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A Saint Cloud, Marie-Antoinette eut l'occasion d'exercer librement
son poût. Les petites pièces créées par Mique furent tapissées de toiles
peintes à motifs de fleurs et d'oiseaux chez la reine, de trophées chez
le roi, ou ornées de lambris blanc et or, de glaces et de miroirs.
Pour le mobilier Marie-Antoinette avait voulu du "riche" et, pour les
maitres ébénistes comme pour les menuisiers, le grand chantier de
Saint Cloud suscita les créations les plus raffinées, très novatrices
parfois, en tout cas promises à un bel avenir.
Jean-Henri Riesener et Guillaume Benneman réalisèrent quelques-unes
des pièces maitresses de ce nouveau mobilier - tout comme
Jean-Baptiste Claude Séné, dont les sièges en bois doré, entièrement
sculptés, soulignaient le retour à l'antique et l'égyptomanie déjà
en vogue à Paris.
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Commode de salon des Nobles des appartements de Marie-Antoinette à
Saint Cloud, par Guillaume Benneman, 1788 (Versailles, musée national
du Château).
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Ci contre : fauteuil du salon des jeux de Louis XVI, par Georges Jacob,
1787 (Versailles, musée national du Château).
Un autre nom reste indissociable de l'entreprise : celui de Georges Jacob
qui livra pour le salon des jeux du roi un meuble composé de soixante-deux
pièces.
A la Révolution, certaines pièces de ce mobilier somptueux furent
mises en réserve. Le Directoire dont la politique fut de remeubler les
châteaux de la Couronne avec ce qui restait du mobilier royal, les sauva
en partie de la dispersion. Ainsi une partie des meubles de la chambre de
Louis XVI à Saint Cloud, aujourd'hui conservée à Fontainebleau (musée
national du Château), servit-elle à Napoléon 1er jusqu'en 1808 dans sa
grande chambre des Tuileries.
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