Le Domaine National de Saint Cloud

  La maison de Monsieur est merveilleusement décorée.
Les témoignages sont unanimes : la maison de Monsieur est merveilleusement décorée, avec une abondance qui correspond au goût du temps. Le marbre, le stuc et l'or le disputent aux tapisseries, aux glaces, aux peintures, aux objets rares, aux meubles précieux. Une relation de voyage datée de 1668 nous apprend que l'appartement de Madame est richement doré et que son salon est " très galant pour être décoré du sol au plafond de peintures de grotesques, de rinceaux et de camaieux rehaussés d'or". En 1668, Madame est Henriette-Anne d'Angleterre, dont l'union avec Monsieur - ou " l'alliance de la France et de l'Angleterre " - est célébrée au plafond d'un grand salon peint par Jean Nocret.

 

  Une fabuleuse collection.
Dans la chambre de Madame, Monsieur est représenté " sous la figure de Mars lorsque revenant de la guerre, il va se délasser dans les bras d'une Vénus ". La peinture est également de Nocret, à qui l'on doit aussi le Portrait de la famille royale qui orne l'anti-chambre de Madame (aujourd'hui à Versailles Musée National du Château). Dans le cabinet des Bijoux, laissé au pinceau de Jean Cotelle le Jeune, le décor raconte l'histoire de Vénus et d'Enée. C'est l'une des trois pièces attenantes à la chambre de Monsieur, trois cabinets de curiosités qui abritent une fabuleuse collection de porcelaines, de laques, de pierres précieuses et de tableaux de maitres : en 1693, la plus célèbre peinture de chevalet d'Antoine Coypel, Bacchus et Ariane (aujourd'hui au Philadelphia Museum of Art), prend place dans le cabinet de peintures. L'Orangerie elle-même pavée de marbre, abrite un somptueux mobilier. En outre, on peut s'y laisser prendre au jeu d'une habile perspective exécutée vers 1688 par un spécialiste du genre, Jacques Rousseau. Là, le trompe-l'oeil prolonge la vraie nature, avec des jardins peints au travers d'une colonnade qui s'étire sur tout le mur nord.

  Le roi n'a pas caché son admiration.
Mais le plus éblouissant des lieux est sans conteste la galerie d'Apollon et ses deux salons de communication, le salon de Mars - précédé d'un vestibule entièrement revêtu de marbres de couleur - et le cabinet de Diane. Monsieur a fait preuve d'indépendance en applelant Pierre Mignard, le grand rival de Charles Le Brun. Le succès couronne son choix; le décor magistral de Mignard s'impose d'emblée comme l'un des plus brillants de son temps. En découvrant la voûte de la galerie et son cortège de divinités peint dans des compartiments bordés de stuc blanc et or, le roi n'a pas caché son admiration : " je souhaite fort que les peintures de ma galerie répondent à la beauté de celles-ci, a-t-il déclaré.

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